Une chaude journée d'aout 2003, nous sommes alerté d'un souci au niveau de la pisciculture de Zuliou.Lorsque Gérard arrive sur place, c'est un véritable spectacle de désolation, des truites, des anguilles tentent de fuir le flux toxique et remontent dans un petit ruisseau. Malheureusement il n'y a plus rien à faire, 2 kms 700 de rivières sont pollués.

Une cinquantaine de saumons adultes, des truites , tacons , anguilles asphyxiées par la putréfaction de centaines de truites arc en ciel d'élevages.

L’intégralité de la faune piscicole est détruite.

Malgré les appels rassurant des autorités, la prise d’eau de la ville de Quimperlé, sur l’Ellé est fermée. Lorsque les services de l’Etat effectueront des prélèvements, ils relèveront des taux énormes d’ammoniac…

L'ironie de l'histoire est qu'en 2002, une procédure de régularisation a été lancée par les services de l’Etat. Une première enquête publique, pour augmenter les capacités de production et donc régulariser une situation existante de fait depuis plusieurs dizaines années, a été refusée. Aussi, quelques mois plus tard, en mars 2003, une seconde enquête publique est réalisée, qui aboutira cette fois-ci, sur une autorisation d’extension de capacité. Cette régularisation ne durera que peu de temps…. Forte chaleur et trop grande concentration auront raison de cette pisciculture et de la rivière. 

Ce désastre doit servir de leçon. Alors que certains renoncent à maintenir leur plainte pour cause de procédure qui n’en fini pas. Malgré des dossiers égarés, les décisions reportées, nous n'avons rien lâché ! L’objectif étant d’obtenir un jugement exemplaire pour une des plus graves pollutions que la rivière Ellé est connue. 

9 années plus tard, la ténacité paiera, lla société Lambel, exploitant la pisciculture du Zuliou à Arzano est condamné à verser à l’AAPPMA du Pays de Quimperlé la somme de 40 000€ pour préjudice subi. Hors frais engagés, notre association a perçu un chèque de 17 000€ environs. Cette somme n’appartient pas à l’AAPPMA mais à la rivière et retournera à celle-ci d’une manière ou d’une autre pour la protection et la restauration de l’habitat. Effectivement nous n’avons rien gagné, c’est l’Ellé qui a gagné et encore plus largement l’ensemble des rivières de Bretagne. La richesse écologique d’une rivière a donc un prix, peu élevé diront certains, essentiels pour d’autres. Nous n'avons pas laché la procédure durant toutes ses années, c'était un investissement non négligeable pour une péetite association comme nous en frais d'avocat, mais on estimait que le combat en valait le coup. La pisciculture en question, n’a jamais repris son activité suite cet évènement. Après cette pollution la rivière a progressivement repris vie : les indices d’abondance en tacons sur la station de comptage sous l’ancienne pisciculture sont d’année en année meilleurs… les frayères étaient présentes l'hiver 2003 sous la pisciculture. Mais fait très notable, la maladie des saumons de printemps qui était chronique sur l'Ellé a totalement disparue. Nous n'avons plus trouvé un seul individu malade depuis et pourtant on nous disait à l'époque que cela venait de la mer, que çà n'avait rien à voir avec la qualité de l'eau ...