L'arasement du barrage de la Mothe et crues 

 

On entend de ci de là des voix qui s'élèvent pour pointer du doigt l'arasement comme responsable des dernières inondations que l'on a connu que Quimperlé. Dans l'étude sur l'arasement du barrage de la Mothe, l'impact face aux inondations a bien sûr été étudié , l'impact de l'arsement est nulle, la crue de 200 a été simulée par rapport à l'arsement et aux travaux effectués sur Quimperlé pour réduire l'impact des crues.Il indique un effet positif jusqu'à la Mothe avec un abaissement du niveau de l'eau d'environ 10 cms au niveau du moulin.

Par niveau moyen, l'eau passait par dessus la digue du barrage (voir photo ci dessus) , ce dernier ne constituait aucunement une réserve permettant de ralentir la crue.

 

Pour confirmer s'il en était besoin cela, l'étude 
très complète concernant les ralentisseurs de crue est sortie novembre 2013 avant la crue, dans cette étude 41 sites potentiels ont été sélectionnés, (le site de La Mothe n'y était pas présent). On constate dans l'étude que les sites potentiels pour ralentir les crues doivent avoir une zone d'expansion à l'amont la plus large et la plus plate possible, ceci pour stocker un maximum d'eau avec des hauteurs de digues raisonnables.

L'ouvrage le plus efficace est terme de ralentissement de crue dans cette étude est un ouvrage sur l'Inam (pont saint mélaine) avec une digue de 8m de haut , 350 m de large qui permet de stocker quelques 2 millions de m3 d'eau sur une surface d'1 km2. Cet ouvrage permet de réduire l'impact des crues à Quimperlé de 10 à 20 cms selon les crues. Quand on connait ce qu'était l'ouvrage de la Mothe et la vallée encaissée et pentue dans lequel le site se trouve, on comprend aisément que cet ouvrage n'avait aucun impact sur la crue.

 AMENAGEMENT DE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE DE CRUES SUR LE BASSIN VERSANT ELLE-ISOLE-LAÏTA RAPPORT DE PHASE 3 - Novembre 2013

 D'autre part, concernant les solutions à apporter un rapport de 138 pages très clair et très détaillé a été réalisé par le SMEIL, les personnes ayant suivis les travaux du SAGE en sont informés.

Il n'y a évident pas de remèdes miracles et les coûts sont énormes. Pour avoir un ordre d'idée , 2 ouvrages de 2.6 m€ HT sur l'Inam nous donne un gain de 10cms à la confluence Ellé/Isole, 15cms au pont Lovignon, 10 cms au pont Isole  sur un événement de type janvier 2001, qui est assez proche de la crue que nous sommes en train de vivre. Pour un événement de type 2000 le gain est encore plus faible.

 Tout en sachant que lorsque les événements se suivent de près comme actuellement les retenues à partir du moment ou elles sont remplies ne jouent plus leur rôle.D'autre part il y a très peu de sites favorables, le bassin versant étant globalement relativement pentue il ne permet pas de stocker d'importantes quantités d'eaux.

 Ci dessous quelques extraits du rapport : 

(Hors période de crue) (En crue, le bassin se remplit.) (Pour les fortes crues, le déversoir surverse.)

 

Tabl. 34 - COUT DES OUVRAGES
Site longueur de la digue (m) longueur du seuildéversant (m) hauteur de pelle(m) hauteur d'eau sur le seuil (m) Cout (HT) Millions d’euros
1 115 109 5,7 0,9 1,2
2 102 97 8 0,9 1,3
2324 350 120 8 0,9 2,6

 

Tabl. 36 - GAIN (CM) POUR LEVENEMENT DE TYPE 2000
Site Combinaison A Combinaison B Combinaison C
Confluence 15,4 17,1 17,2
Pont Lovignon 26,7 27,5 27,4
Pont Isole 11,8 12,4 12,1

 

Tabl. 38 - GAIN (CM) POUR LEVENEMENT DE TYPE 2001
Site Combinaison A Combinaison B Combinaison C
Confluence 10,7 25 26,7
Pont Lovignon 14,8 31,8 33,8
Pont Isole 11,1 28 30,6

 

Les inondations dans le bassin versant de la Laïta ont causé des dégâts importants sur plusieurs sites et notamment sur Quimperlé. Des sites de ralentissement dynamique ont été proposés comme potentielles solutions pour la réduction des inondations. La difficulté du concept de ralentissement dynamique à l’échelle de grands bassins versant repose sur la quantification de tous les paramètres et de leur influence respective sur l’écrêtement des crues. Différents paramètres rentrent en compte pour l’estimation de l’efficacité d’écrêtement d’une retenue au droit de l’exutoire du bassin versant étudié :

  sa position sur le bassin versant (affluent/cours d’eau principal ; amont/aval),

  •  son volume maximal potentiel de stockage (faible/moyen/important),

 Ces deux premiers paramètres dépendent des caractéristiques intrinsèques de la retenue.

  •  le poids hydrologique du cours d’eau sur lequel elle est située (faible/moyen/important),
  •  l’horloge de crue du cours d’eau sur lequel elle est située (avance/concomitance/ retard).

Ces deux derniers paramètres dépendent des caractéristiques de l’affluent sur lequel se situe la retenue, mais également des caractéristiques de l’évènement pluvieux considéré (intensité, répartition spatiale de la pluviométrie, etc.). Des aménagements mal coordonnés peuvent conduire à simplement déplacer les inondations d’un endroit à un autre, ou pire, à les aggraver (mise en concomitance de deux cours d’eau). On a pu déjà remarquer qu’un écrêtement sur la partie amont du bassin versant de l’Isole pouvait avoir un effet négatif sur l’aval. Les événements utilisés dans cette étude (2000, 2001 et 2011) ont une caractéristique commune (les pluies arrivent par la façade ouest). Un épisode pluviométrique avec une typologie différente pourrait ainsi inverser cette tendance et donc accroître le risque d’inondation. Il est notamment très important de bien réfléchir aux influences de chaque ouvrage sur l’horloge des crues. En effet si un ralentissement global est une philosophie louable, il existe des risques à la modification des écoulements lors d’inondations. L’un des risques est la manière dont les crues se combinent aux confluences. En effet retarder une crue sur un affluent en avance par rapport à un autre peut aggraver la situation actuelle, les pics de crues se sommant au même moment. Ces ouvrages doivent donc être validés par un modèle hydraulique global et pour un panel d’évènements pluvieux suffisamment important et varié pour représenter la climatologie locale. Ainsi, une crue peut paradoxalement être aggravée par des aménagements de rétention dimensionnés initialement pour un autre type de crue (période de retour, forme de l’hydrogramme, dynamique, nombre de pics, etc.). Or, plus le bassin versant considéré est grand et plus les évènements pluvieux sont variés et de types différents. De même, plus le bassin versant étudié est grand, plus le nombre d’affluents est important et plus l’étude sur la combinaison des crues aux confluences est complexe. Deuxièmement, ces petits ouvrages ne sont efficaces que pour des crues de période de retour donnée. Pour des crues plus graves, ils seront transparents et soumis au risque de rupture par surverse dans le cas d’évènements extrêmes. L’oubli de l’aléa par les résidents, qui se pensent protégés grâce à l’ouvrage, peut avoir un effet pervers.
Il est important de bien calibrer les ouvrages pour ne pas ralentir trop tôt, et ainsi saturer les retenues avant leur réelle utilité, ou trop tard quand les niveaux d’eau sont déjà dangereux pour l’aval.
L’ensemble des aménagements doit naturellement être coordonné et conçu de manière intégrée pour éviter de remplacer un problème par un autre (dégradation écologique des milieux, sur-inondation d’enjeux, etc.). Enfin, l’ensemble des aménagements doit être coordonné et conçu à la bonne échelle de temps : il faut estimer les conséquences sur le long terme, en tenant compte de la durée de vie des ouvrages. Cela nécessite de connaître le plan de développement futur, les coûts d’entretien et le vieillissement des ouvrages (visites régulières, mise à jour des documents réglementaires : dossier de l’ouvrage, visites techniques approfondies, etc.), ainsi que les conséquences pour toutes les crues y compris les crues extrêmes (risque de rupture des ouvrages, etc.).

  Il semble que ces projets pharaoniques s'éloignent, la raison semblant l'emporter.

Suite aux inondations de 2000 un rapport était sorti sur la problématique bretonne : 

Evolutions des pratiques culturales (MISSION D'EXPERTISE SUR LES CRUES DE DÉCEMBRE 2000 ET JANVIER 2001 EN BRETAGNE)

 

 

 

Les espaces agricoles et naturels Améliorer les pratiques culturales et les aménagements agricoles

 L'agriculture, qui gère la plus grande partie des surfaces de chaque bassin versant peut avoir un rôle important dans la maîtrise des ruissellements et le ralentissement dynamique des écoulements d'eau. Pour cela, deux types d'actions complémentaires doivent être encouragés: ·  l'amélioration des pratiques culturales pour favoriser l'infiltration de l'eau dans les sols (couverture végétale en hiver ou, mieux, toute l'année, conversion des terres arables en prairies le long des cours d'eau…) ; ·  des aménagements d'hydraulique douce ( talus plantés, haies, fossés et bandes enherbés, diguettes, prairies inondables… ) individuels ou collectifs, réalisés à l'échelle des bassins versants pour ralentir l'écoulement de l'eau. Les pratiques culturales Une question récurrente est celle de la place prise dans l'agriculture bretonne par le maïs qui est la principale culture à risque pour l'eau.

 Des résultats intéressants ont été obtenus avec des systèmes laitiers herbagers. Mais il n'est pas réaliste d'escompter, au cours des prochaines années, un retour à l'herbe de surfaces importantes de maïs dans les exploitations laitières de Bretagne, parce que: ·  la plupart des exploitations bretonnes sont de taille réduite et ont besoin de l'alimentation animale riche en énergie fournie par le maïs ; ·  l'aide annuelle au maïs (environ 2.000 F par ha en 2001, est un élément essentiel du revenu des agriculteurs (référence : réseau d'information comptable agricole). Dans ces conditions, il convient, au moins pour le moyen terme : ·  d'une part, d'améliorer les conditions de la culture du maïs ; ·  d'autre part, de poursuivre, de manière ciblée l'aide à la conversion des terres arables en herbages extensifs, en privilégiant les parcelles situées en bordure des cours d'eau. Pour améliorer les conditions de culture du maïs et limiter les ruissellements, une mesure agri-envrionnementale supplémentaire pourrait être proposée aux agriculteurs bretons, dans les zones où le taux de matière organique des sols est le plus faible, pour encourager la culture du maïs en bandes fraisées sur prairie temporaire ( méthode suisse ) qui a été expérimentée avec succès en Seine- Maritime. Cette pratique culturale permet d'assurer une bonne couverture végétale des sols agricoles, non seulement en hiver, mais toute l'année, car le printemps est aussi une période critique ( pluies orageuses ). De plus, il pourrait être utile d'inciter les exploitations d'élevage, dans le cadre des mesures agri-environnementales et des CTE, à remplacer, chaque fois que cela est possible, le lisier par le fumier pour améliorer la teneur en matière organique des sols et, en conséquence, leur stabilité et leur perméabilité. La couverture des sols dans les zones "d'action complémentaire" ( ZAC ! ), dispose maintenant d'un outil réglementaire ( décret du 10 janvier 2001 et arrêté du 6 mars 2001 en application de la directive nitrate. ). Ces mesures ,qui visent à améliorer les pratiques culturales pour maîtriser les ruissellements et font partie du socle des CTE bretons, devraient trouver leur place dans la charte pour un développement pérenne de l'agriculture et l'agro-alimentaire en Bretagne qui, dans le projet actuel ( version du 8 mars 2001 ), a pour objectif la reconquête de la qualité de l'eau, mais ne prend pas en compte la maîtrise des ruissellements. Les lycées agricoles et les chambres d'agriculture devraient notamment être sollicités pour expérimenter et diffuser les pratiques culturales qui limitent les ruissellements. Quant à l'aide à la reconversion des terres arables en herbages extensifs, qui a eu un réel succès dans le programme agri-environnemental 1993 - 1997 de la Bretagne, elle doit être concentrée sur les actions collectives de bassins versants et rester suffisamment incitative pour tenir compte de l'augmentation récente de l'aide au maïs ( + 16 % entre 1999 et 2001 dans le cadre de l'accord de Berlin ). C'est pourquoi le montant maximum de cette aide ( 2.951 F/ha/an ) doit être accordé, non seulement aux titulaires de CTE, mais à tous les agriculteurs qui s'engagent à reconvertir en prairie une parcelle cultivée en bordure de cours d'eau, dans le cadre d'actions collectives de bassins versants, comme le permet le règlement européen relatif au développement rural. En effet, à la différence des autres pratiques culturales préconisées pour améliorer la gestion quantitative et qualitative de l'eau , telles que la couverture végétale des sols en hiver, la fertilisation équilibrée ou l'emploi raisonné des produits phytosanitaires, qui relèvent de la conduite globale de l'exploitation et doivent être privilégiées dans le cadre des CTE, la conversion ou reconversion des terres arables en herbages extensifs ciblée le long des cours d'eau nécessite en priorité une continuité territoriale. Ce sont donc la localisation des parcelles et leur insertion dans une action collective de bassin versant qui doivent primer pour la fixation du montant maximum de l'aide à la conversion des terres arables en herbages extensifs. A terme, c'est la répartition des aides entre le maïs et la prairie qui devra être profondément modifiée pour encourager les systèmes herbagers et éviter les méthodes de culture qui présentent le plus de risques, en particulier celle consistant à recouvrir le sol de bandes plastifiées, dite "plasticulture", qui favorise les ruissellements et l'érosion. L'écart est beaucoup trop grand entre l'aide au maïs ( 2.000 F/ha/an en Bretagne ), qui est accordée sans aucune condition, et la prime au maintien des systèmes d'élevage extensifs ( 300 F/ha/an ), qui est soumise à des conditions de chargement restrictives ( moins de 1,4 UGB/ha ) inadaptées au contexte breton et, plus généralement, au climat de tout l'Ouest de la France. Une étape devrait être mise à profit pour engager ce nécessaire rééquilibrage : c'est la mise en place, en 2005, d'une aide compensatoire à la baisse du prix indicatif du lait, qui devrait ensuite être augmentée en 2006 et 2007. Plutôt que d'accorder cette nouvelle aide en fonction des quantités de lait, comme cela est prévu, il serait préférable de l'attribuer en fonction des surfaces en herbe des producteurs de lait.

 Les aménagements d'hydraulique douce

 La réalisation d'une série de petits aménagements dits "d'hydraulique douce" (diguettes, talus, haies, fossés d'infiltration, bandes enherbées, prairies inondables) bien implantés et répartis sur l'ensemble d'un bassin versant ou sous-bassin versant agricole peut être une contribution importante à la mise en oeuvre de la stratégie de ralentissement dynamique des écoulements. A l'amont, doivent prévaloir des aménagements légers freinant les écoulements. Plus à l'aval, dans les lits majeurs des rivières, pourraient être aménagées des zones agricoles, principalement constituées de prairies, pour l'expansion des crues. La Bretagne, pourrait s'inspirer de ce qui a été fait dans d'autres régions, en particulier dans la vallée de l'Isère à l'amont de Grenoble, où des casiers de stockage de l'eau vont être aménagés sur des terrains acquis par la collectivité et mis à la disposition des agriculteurs.

 

Deux voies sont envisageables pour les travaux d'hydraulique douce à l'échelle des bassins versants: ·  soit, les collectivités territoriales ou leurs structures de coopération ( syndicats de bassins versants ) réalisent elles-mêmes ces travaux, mais elles doivent, au préalable, acquérir les terrains, ce qui peut demander beaucoup de temps ; ·  soit les agriculteurs sont encouragés à reconstituer eux-mêmes des talus plantés et des haies, à réaliser des diguettes et à créer des prairies inondables, puis sont ensuite rémunérés pour entretenir ces aménagements. C'est l'application de la multifonctionnalité de l'agriculture à la gestion du territoire pour le compte de la collectivité. Les résultats obtenus avec le FGER montrent que des agriculteurs peuvent réaliser rapidement sur leurs terres des petits aménagements très utiles pour ralentir les écoulements, si les financements qui leur sont attribués leur permettent de les supporter, c'est-à-dire si l'aide couvre la quasi-totalité du coût de l'investissement comme le permet aussi le règlement européen relatif au développement rural. Ces deux voies sont très complémentaires. Pour les travaux les plus importants, la première voie est sans doute inévitable. Dans ce cas, la réalisation des travaux peut être facilitée par l'utilisation coordonnée des interventions de la SAFER, pour la constitution de stocks fonciers, et des nouvelles procédures d'aménagement foncier agricole ( remembrement ou réorganisation foncière ) respectant strictement les exigences environnementales, si le périmètre des opérations est ajusté aux contours de bassins ou sous-versants agricoles. Les agriculteurs, qui sont les gestionnaires de la plus grande partie des territoires ruraux, sont les mieux placés pour réaliser et surtout entretenir de nombreux petits aménagements d'hydraulique douce. Certes les résultats de l'enquête de l'INRA et de l'ENSAR mentionnée précédemment, montrent que les agriculteurs bretons sont encore réticents à reconstituer les talus et les haies. Il est donc nécessaire que le taux maximum de subvention de l'Etat pour les investissements d'hydraulique douce réalisés par des agriculteurs dans une démarche collective de bassin ou sous-bassin versant agricole retrouve le niveau qui était le sien avec le FGER, soit 80 % TTC, et ne soit pas réservé aux seuls titulaires de CTE, car c'est la cohérence territoriale de bassin qui doit ici prévaloir. Il convient, dans le même temps, d'encourager la constitution de structures entre les agriculteurs par bassin ou sous-bassin versant agricole pour faciliter la négociation de programmes d'aménagements cohérents avec les collectivités territoriales et les syndicats de bassins. Les haies sur talus, qui tiennent une place essentielle dans le dispositif de ralentissement dynamique des écoulements en Bretagne, doivent faire l'objet d'une attention particulière.

 

 

Plusieurs mesures doivent être envisagées pour faciliter leur reconstitution et leur entretien, notamment: ·  une disposition législative pour faciliter la réalisation de haies mitoyennes d'intérêt collectif (lutte contre les inondations), qui dispenserait de l'obligation faite par le code civil d'implanter la haie à 2 mètres de la limite de parcelle, en l'absence de convention particulière ; ·  une augmentation de la rémunération offerte aux agriculteurs (dans le cadre d'un CTE ou hors CTE) pour l'entretien des haies, surtout les nouvelles qui ont un intérêt particulier pour la lutte contre les inondations (haies sur talus perpendiculaires à la pente ou en travers de talwegs); ·  le développement de l'action engagée par l'ADEME auprès des agriculteurs pour les inciter à s'équiper de chaudières à bois et utiliser les plaquettes fournies par l'entretien des haies. Pour mesurer l'impact des améliorations culturales et des aménagements d'hydraulique douce sur la maîtrise des ruissellements et favoriser leur développement, il serait utile que quelques bassins versants témoins fassent l'objet d'un soutien actif, avec un appui scientifique fort ( INRA, CEMAGREF ).

 

  • Les zones humides

 

Les zones d'expansion des crues sont des espaces qui se couvrent d'eau lors des crues. Pour la plupart des zones de Bretagne, ces mouvements d'eau sont régis uniquement par l'évolution du niveau de la rivière : remplissage lorsqu'il monte, vidange lorsqu'il baisse. Les marais constituent un cas particulier par leur topographie de cuvette avec une vidange très lente et souvent incomplète, et un objectif de submersion hivernale peut favoriser le maintien de l'écosystème. Ils emmagasinent des volumes très importants ( de l'ordre de 100 millions de m3 pour les marais de Vilaine ). Le plan d'action peut s'orienter dans trois directions. ·  Renforcer les mesures de protection de ces zones, l'outil principal étant le SAGE relayé par des PPR et des documents d'urbanisme ou d'aménagement. A noter que le POS est le seul outil opposable aux tiers qui permette d'interdire tout remblaiement et tout endiguement de ces zones. A noter également que la plupart des mesures de protection ponctuelle se traduisent par des diminutions de capacité de stockage, donc une aggravation de la crue en aval. ·  Augmenter le volume stockable, soit par élévation du niveau "plein", soit en abaissant le niveau "vide". ·  Décaler le moment où s'opère le remplissage, de façon à concentrer l'impact sur la pointe de la crue. A titre d'exemple, les marais de Redon se remplissent dès le début de la crue et 80 % du volume emmagasinable est déjà stocké lorsque les débordements commencent dans l'agglomération.